Naimpostures, c'est naimposte quoi

Juste pour me contredire, voici un article dont je ne peux pas concevoir qu'il puisse vous intéresser :)

La raison pour laquelle je ne m'installe pas rapidement ici est l'approche des examens. Pour ceux-ci, je suis amené à faire certaines recherches sur Internet afin de compenser le manque de clarté des photocopies de transparents miniaturisés qui nous sont fournies par le professeur de Modèles et protocoles de communication.

Une des questions fréquemment posées à l'examen concerne le fonctionnement du mécanisme CDMA permettant, dans les réseaux mobiles (entre autres de téléphonie), de partager une bande de fréquence limitée entre plusieurs appareils pouvant émettre et recevoir simultanément. Le CDMA est surtout utilisé aux États-Unis et au Japon par certains réseaux, tandis que le reste du monde utilise la technologie GSM, mise au point en Europe, et basée sur un mécanisme concurrent, le TDMA.

Le TDMA est assez facile à comprendre. Chaque seconde est partagée en un certain nombre d'intervalles de temps, chacun assigné à un appareil, où celui-ci peut émettre ou recevoir (en fait un intervalle où il peut émettre et un intervalle où il peut recevoir). C'est très bien pour discuter, sauf que quand on ne parle pas et qu'on ne fait qu'écouter, on émet quand même du silence en prenant exactement le même temps. Autrement dit, en matière de données, on a une bande passante fixe et limitée arbitrairement, identique dans les deux sens. Dans le cas du GSM, environ 25 Kbps.

Le CDMA, quant à lui, permet aux appareils de n'utiliser que la bande passante dont ils ont besoin, celle-ci pouvant changer jusqu'à 50 fois par seconde. Par exemple, lorsqu'on ne dit rien, le signal n'est plus émis qu'à 9600 bits par seconde, le reste de la bande passante restant disponible pour les autres. Lorsqu'on parle beaucoup on peut passer à 14.4 Kbps ou plus. À l'extrême, un appareil qui serait tout seul sur sa cellule pourrait théoriquement utiliser toute la bande passante disponible. L'utilisation de CDMA est donc indispensable pour les réseaux de troisième génération comme le mystérieux UMTS.

Et figurez-vous que le seul document que j'aie trouvé qui explique sommairement le fonctionnement de CDMA et surtout ses différences avec le TDMA est en même temps un pamphlet libertarien, écrit par le webmestre d'USS Clueless. Selon lui, la pagaille autour de l'UMTS en Europe résulterait uniquement du choix d'un modèle encourageant la coopération comme en Europe (d'où est née la norme GSM) sur un modèle encourageant la compétition comme aux USA où est né le CDMA.

J'ai bien sûr un doute sur le rapport de cause à effet, et si les avantages de CDMA sont réels en ce qui concerne la voix et le transfert de données asymétriques, il me semble que c'est moins vrai quand on a besoin d'un débit symétrique (par exemple quand on introduit la vidéo en temps réel).

J'avais en réalité déjà lu cet article il y a quelques mois, dans un contexte de découverte des weblogs libertariens. Et je le relis maintenant dans un contexte d'étude des procédés de partage de bande de fréquences. C'est une des choses que je trouves amusantes sur Internet, ces recoupements qu'on peut faire entre des mondes a priori pas du tout liés, simplement parce que des personnes particulières interviennent dans plusieurs d'entre-eux.